Un groupe de jeunes finlandais très largement porté sur la chose décide d'aller passer le week-end dans un
chalet perdu au milieu de nulle part. Rejoints par un trio d'anglais des plus
douteux, ils sont très vite attaqués par une créature sanguinaire mi-homme
mi-lapin au pénis surdimensionné.
Oui, bon, c'est un peu court comme résumé mais c'est largement suffisant. Pas la peine d'en dire plus.
"Koukou ! Céki ?"
"Heu... le lapin de Pâques ? Mais on est fin décembre ! Vous avez de l'avance !"
"Oué, j'remplace Papa Noël ! Hiark, hiark, hiark ! Tiens, j'ai un chti kado !"
"Oh, une buche glacée ! Fallait pas !"
Joonas Makkonen a t-il un sévère pète au casque ? Y'a de grandes chances. En
2011 le jeune réalisateur finlandais réalise un court-métrage intitulé
Bunny
The Killer Thing où un lapin queutard maousse costaud s'en prenait déjà à quatre djeuns
automobilistes. Qu'avait donc pu consommer le bonhomme pour avoir l'idée
complètement absurde de créer une telle créature ? Haute de six pieds,
costume en fourrure ringard et stoukette à l'air de trente bons centimètres,
l'hybride en question gambade joyeusement dans les montagnes enneigées en
faisant tournoyer son appendice tel un Rocco Siffredi qui aurait un peu trop
forcé sur le viagra et les stéroïdes. Son plat quotidien : les attributs
masculins qu'il arrache à pleines dents et les foufounes en chaleur, véritable
obsession qui semble lui dicter le peu de mots qu'il soit capable de prononcer. Tout le monde connait l'intense activité sexuelle d'un lapin. Alors imaginez qu'on en croise un avec un homme,
seule autre créature sur terre qui soit assez conne pour réfléchir plus souvent
avec sa bite qu'avec sa tête. Oui, ça fait peur hein ?
"- Objectif atteint dans 5... 4... 3... 2... 1....
- Aaaaaaarrrghhhhhhhhhhhhhh !!!!! Bordel, un futal tout neuf !!!!!!!!"
Quatre ans plus tard, Makkonen ressort son civet du congélo en accouchant
cette fois-ci d'un long-métrage au titre éponyme. L'idée en elle-même n'est pas
mauvaise. Le metteur en scène, rejoint par le scénariste tout aussi chtarbé
Miika J. Norvanto, augmente le nombre de ses protagonistes, les isole dans un
coin paumé en pleine montagne et leur balance au derche sa gloumoute
libidineuse créée par un scientifique bien à la masse.
Le casting ressemble à celui de n'importe quel film pour ados décérébrés:
une gonzesse qui porte un masque pour cacher son herpès, un mec qui ferait
n'importe quoi pour se la taper, un barbu neuneu raciste et homophobe mais qui
risque de virer de bord s'il force un peu trop sur la vodka, une blonde en
chaleur qui ne supporte pas l'alcool, un gamin qui passe son temps à se
pignoler sur la photo d'une de ses amies laquelle est visiblement lesbienne et
souffrirait de légers troubles psychotiques, etc.... que du nice people qui,
vous l'aurez remarqué, ne pense qu'à une seule et même chose : s'envoyer en
l'air ! A cela viennent s'ajouter des tueurs/kidnappeurs à la charge d'un savant fou, deux flics un peu trop sûrs d'eux et trois anglo-saxons pas clairs du tout.
"- Nom mais tu vois ce que je vois ? J'en reviens pas, ce petit saligaud se secoue la nouille devant la photo de.... de.....
- Ha, ha, ha ! Le petit enfoiré ! Je savais que c'était un pervers mais alors là !"
"Heu... vous faites erreur les mecs, c'est pas ce que vous croyez... heuuuu... ah merdasse !"
Dans
Bunny The Killer Thing tout tourne autour du cul. Quoi qu'il se passe,
quoi qu'il arrive aux persos, le sujet revient en permanence sur la table, les
quidams n'étant au final pas bien plus évolués que l'incroyable créature qui va
les pourchasser pour leur exploser la rondelle.
L'intelligence du finlandais
moyen se situerait-il en fin de compte au dessous de la ceinture ?
Pour répondre à cette question prenons l'exemple du premier de nos blaireaux à entrer en contact avec le
Bunny. Pris en chasse, le gazier traverse des kilomètres de
sous-bois pour sauver son arrière-train avant de trouver refuge dans un autre chalet paumé. Il entre pour s'y
abriter et là, qu'y trouve-t'il ? Un mec torse-poil en train de faire la fiesta
avec toute une tripotée de donzelles dénudées et peu farouches. Première
réaction logique de notre fuyard ? Demander de l'aide ? Mais non, voyons !
Brancher une des filles bien sûr ! Tout comme notre mutant en rut,
lequel, après avoir fièrement exhiber sa matraque, se jette illico sur la première poulette qui passe devant son missile à
tête chercheuse (certaines scènes sont filmées comme si le pénis du monstre
était muni d'une caméra). Du pur délire ! L'expression "avoir une bite à
la place du cerveau" prend ici tout son sens.

A partir de là vu qu'il est
impossible d'éprouver la moindre once d'empathie pour les protagonistes tellement ils sont demeurés, il ne nous reste plus qu'à attendre patiemment le moment où ils passeront à la casserole.
Trois ou quatre d'entre eux sortiront quand même du lot, histoire d'avoir quelques survivants pour nous tenir en haleine jusqu'au final. Un final complètement débile qui répondra à cette question cruciale : pourquoi un savant fou s'amuserait-il à kidnapper des gens pour les transformer en lapins géants fornicateurs ?
Parce qu'il est fou ? Assurément. Mais pas seulement.
"- Hé Annuka, qu'est-ce que tu mates sur mon ordi ?
- Le blog de Tonton Jack. Y'a un article sur un lapin géant avec une teub de malade !
- Quoi ? Vindiou va falloir que je signale ça à Gougoule, c'est inadmissible de telles insanités.
Non mais t'as vu ces photos dégueulasses, je suis outré !
Allez, lâche ces conneries et viens faire la fiesta avec nous. Tiens d'ailleurs t'as pas chaud en soutif ?"
Pourvu d'un budget nettement plus conséquent que le court original,
Bunny
The Killer Thing ze movie conserve toutefois l'apparence originale du monstre
en titre, à savoir un colosse coincé dans un costume de lapin ridicule qui nous
rappelle le déguisement craignos que pourrait revêtir un père de famille pour
égayer la fête d'anniversaire de son mioche ou le comique de service dans une
soirée de réveillon. Pas vraiment handicapant pour le métrage puisque cela
apporte une petite touche bien fendarde à un spectacle qui visiblement n'est
pas là pour se prendre au sérieux.
Seul regret : que Makko le barjot n'ait pas gardé l'une des meilleures idées du court original, à savoir la capacité qu'a le monstre de contaminer n'importe quel autre animal et de le transformer à son tour en bipède à longue queue.
"- Tirez les gars ! Faut qu'on arrive à dérouler cette corde sinon vous pourrez jamais me tracter jusqu'à la prochaine pompe !
- Arrête Sara ! Je sais bien que t'as paumé tes lunettes mais je te répète que c'est pas une corde !
- Mais si, mais si ! Regardez j'ai déjà gagné 40 centimètres !"
Makkonen apporte un soin tout particulier à l'esthétique de son œuvre, la
photographie est somptueuse et le réalisateur fou exploite au maximum les décors
enneigés de son pays natal. Certains acteurs ont ainsi dû sacrément se peler
les miches à gambader en sous-vêtements dans la poudreuse. Heureusement
l'interprète du lapin, lui, est bien au chaud dans son costume en fourrure même
si ses parties, soumises aux températures négatives, devaient être loin de
ressembler à l'énorme prothèse qu'il a entre les jambes. Coté maquillages,
effets gores et compagnie, là aussi rien à redire et comme le film semble se
concentrer sur les services trois pièces il est normal que ce soit ceux-ci qui
ramassent en priorité : émasculation avec les dents ou les mains, zigouigoui en
érection qui perfore le pare-brise d'une voiture de flic avant d'être arraché à
son propriétaire, etc.....
Autres victimes préférées du réal: les écureuils !
Ne me demandez pas pourquoi, c'est comme ça. Le père Joonas doit avoir la
phobie de ces petits rongeurs pour les démastiquer à la pelle comme il le fait.
"- Ralentis mec sinon on va encore se manger une bestiole !
- Ouais, ben si je pouvais cartonner cet enfoiré de lapin pervers !"
SCCCHHPLAAAFFFFFFFFFF !
"Ouah le coup de bol, regarde je l'ai eu ! Je l'ai eu !!!!!"
"- Putain, les gens avaient raison, regarde-moi le braquemart dégueulasse qu'il se trimballe !
Ça en a pété le pare-brise !
- Heu.. je crois que tu fais erreur, il s'agit pas vraiment d'un lapin là !
- On s'en fout ! J'ai une vieille fourrure dans le coffre. Avec un peu de glu, tout le monde y verra que du feu !
- Tu l'as pris pour Cetelem le mecton ! Doit pas refourguer beaucoup de crédits à la consommation avec un gourdin pareil !"
Un lapin tueur et violeur, de jeunes obsédés complètement crétins qui ne pensent qu'à forniquer et se bourrer la gueule, des
écureuils explosés, une ambiance bon enfant... tout semble réuni pour
offrir un spectacle bien jouissif. Malheureusement, même si l'on ne s'ennuie pas
une seconde, on se dit très vite que
Bunny The Pineur Thing, avec son pitch
complètement barré, ne va pas au fond des choses (sans mauvais jeu de mots).
En
regardant le trailer on s'imagine tout de suite quelque chose de démentiel à base de viols à tire-larigot ou de meurtres bien cradingues; après tout les
pays nordiques ne sont pas réputés pour faire dans la dentelle. Pas de bol, l'ami
Bunny, comme vous pouvez le voir sur la photo un peu plus haut, bande sacrément
mou et l'ensemble reste trop timide pour nous refiler une trique d'enfer. Nous ne sommes pas des
pervers et nous ne nous attendons certes pas à visionner un porno zoophile mais
quand même y'a un minimum ! Et puis le bodycount, pourtant très généreux, présente un sacré handicap : trop fréquemment il ne nous est pas permis de voir ce qu'il arrive réellement à certaines victimes; le comble pour un film d'horreur aussi amusant soit-il. Ouaip, pas de doute, c'est pas assez couillu et
c'est fort dommage ! Faudrait peut-être lui faire grignoter du bois bandé à ce sale rongeur !

" Hé les mecs, venez voir ! Vince est tellement bourré qu'il a encore raté sa bouche en buvant une binouze !"
Bunny The Killer Thing est au final une bonne grosse comédie horrifique qui permet de passer un bon moment grâce à quelques
séquences sacrément loufoques. Ce n'est pourtant pas lui qui va
révolutionner le genre, son aspect un peut trop "propre sur soi" ne lui permettant pas de tenir toutes ses promesses. Mais mater un tel ofni ça change des navetons pour
lobotomisés qu'on se farcit actuellement et rien que pour ça ce serait un crime
que de le snober. En espérant que Makkonen et Norvanto retiennent la leçon pour
une hypothétique suite comme le laisse présager les dernières images du
métrage. Pour info ne ratez pas la séquence post-générique finale, laquelle
révèle le destin du petit branleur amoureux de la lesbienne.
Dispo en streaming via le lien ci-dessous :
https://ok.ru/video/45475433023
Et n'hésitez pas à aller faire un tour sur Youteub pour mater le court original.
TRAILER